La complainte du
chien abandonné
!
Texte de
Brigitte Bardot.
Au fond du vieux
refuge, dans une
niche en bois,
Depuis deux ans je
purge, d'avoir trop
cru en toi.
Tous les jours je
t'attends, certain
que tu viendras,
Tous les soirs je
m'endors, sans que
tu ne sois là.
Pourtant je suis
certain, je te
reconnaîtrai,
Viens me tendre une
main, je te la
lécherai.
Tu te souviens très
bien, quand je
sautais sur toi,
Que tu me caressais,
que je dansais de
joie.
Que c'est il donc
passé, pour que ce
16 juin,
Heureux que tu
étais, je me
rappelle bien,
Tu sifflais, tu
chantais, en
bouclant les
valises,
Que tu m'aies
attaché, là, devant
cette église.
Je ne peux pas
comprendre, et ne
croirai jamais,
Que toi qui fus si
tendre, tu sois
aussi mauvais.
Peut-être es-tu très
loin, dans un autre
pays,
Mais quand tu
reviendras, moi
j'aurai trop
vieilli.
Ton absence me pèse,
et les jours sont si
longs,
Mon corps s'épuise,
et mon cœur se
morfond.
Je n'ai plus goût à
rien, et je deviens
si laid,
Que personne,
jamais, ne voudra
m'adopter.
Mais moi je ne veux
pas, que l'on me
trouve un maître,
Je montre bien mes
dents, et je prends
un air traître,
Envers qui veut me
prendre, ou bien me
caresser,
Pour toutes
illusions, enfin
leur enlever.
Car c'est toi que
j'attends, prêt à te
pardonner,
A te combler de
joie, du mieux que
je pourrai,
Et je suis sûr, tu
vois, qu'ensemble
nous saurions,
Vivre des jours
heureux, en
réconciliation.
Pour cela, je suis
prêt, à faire de
gros efforts,
A rester près de
toi, à veiller quand
tu dors,
Et à me contenter,
même si j'ai très
faim,
D'un vulgaire petit
os, et d'un morceau
de pain.
Je n'ai jamais rien
dit, lorsque tu m'as
frappé,
Sans aucune raison,
quand tu étais
énervé,
Tu avais tous les
droits, j'étais à
ton service,
Je t'aimais sans
compter, j'acceptais
tous tes vices.
Tu
m'as mis à la
chaîne, ou tu m'as
enfermé,
Tu m'as laissé des
jours, sans boire et
sans manger,
J'ai dormi bien
souvent, dans ma
niche sans toit,
Paralysé, raidi,
tellement j'avais
froid.
Pourtant, si tu
reviens, nous
partirons ensemble,
Nous franchirons en
chœur, la porte qui
ressemble,
A celle d'une
prison, que je ne
veux plus voir,
Et dans laquelle,
hélas, j'ai broyé
tant de noir.
Voilà, mon rêve se
termine, car je vois
le gardien,
Puis l'infirmière,
et le vétérinaire
plus loin,
Ils entrent dans
l'enclos, et leurs
visages blêmes,
En disent long pour
nous, sur ce qu'ils
nous amènent.
Je suis heureux, tu
vois, car dans
quelques instants,
Je vais tout
oublier, et, comme
il y a deux ans,
Je m'endormais sur
toi, mon cher et
grand ami,
Je dormirai
toujours, grâce à
…l'euthanasie.
Et s'il t'arrive un
jour, de repenser à
moi,
Ne verse pas de
larmes, ne te prends
pas d'émoi,
Pour toi, j'étais "
qu'un chien ", tu
préférais la mer,
Tu l'aurais su
avant, j'aurai payé
moins cher.
A vous tous les
humains, j'adresse
une prière,
Me tuer tout petit,
aurait peiné ma
mère,
Mais il eut mieux
valu, pour moi,
cette manière,
Et vous n'auriez pas
eu, aujourd'hui, à
le faire.
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Lucioles enchantées
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